Au fil des ans, de nombreux parents ont eu recours à l’utilisation de dispositifs numériques pour apaiser leurs enfants lorsqu’ils font des caprices. Bien que cette méthode puisse offrir un soulagement immédiat, une récente étude internationale menée en Hongrie et au Canada suggère qu’elle pourrait entraver le développement des compétences de régulation émotionnelle adéquates chez les enfants à l’avenir.
Surnommés « tétines électroniques », ces dispositifs tels que les tablettes et les smartphones peuvent apporter une solution rapide aux crises des enfants, comme l’explique la chercheuse principale Caroline Fitzpatrick de l’Université de Sherbrooke au Canada. Cependant, l’étude publiée dans le dernier numéro du Journal de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent révèle que le recours à ces distractions électroniques pourrait entraver la capacité d’un enfant à réguler ses émotions de manière efficace.
Lors d’une évaluation préliminaire réalisée en 2020 et d’une enquête de suivi un an plus tard impliquant plus de 300 parents d’enfants âgés de 2 à 5 ans, les chercheurs ont découvert que les enfants dont les parents utilisaient fréquemment des dispositifs numériques pour les apaiser présentaient des compétences plus faibles en matière de gestion de la colère et de la tristesse après un an. De plus, les enfants qui dépendaient fortement des tétines électroniques après avoir vécu des émotions négatives ont montré des capacités de contrôle de soi faibles.
Les chercheurs soulignent que les caprices des enfants ne peuvent pas être guéris par le temps passé devant un écran ; au contraire, les enfants doivent apprendre à naviguer à travers leurs émotions négatives. Ce processus d’apprentissage nécessite l’encadrement et le soutien des parents plutôt que la dépendance aux dispositifs numériques pour la gestion émotionnelle.