La dernière saison de « Love Is Blind » sur Netflix a suscité une attention considérable, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons. Dans un tournant profondément dérangeant, les épisodes les plus récents de l’émission ont révélé l’objectification et l’hypersexualisation d’Amber Desiree Smith (AD), une belle femme noire et ancienne pom-pom girl de la NFL, par ses camarades de casting blancs. Ce traitement contraste vivement avec la façon dont les femmes noires ont été dépeintes dans les saisons précédentes, mettant en évidence un problème constant de représentation médiatique.
Shoniqua Roach, professeure assistante à l’université Brandeis, attire l’attention sur le contraste frappant entre AD et Raven Ross, une concurrente de la saison 3. Alors que Ross était présentée comme conventionnellement attrayante, sa teinte de peau claire jouant un rôle dans sa représentation, les expériences d’AD étaient très différentes. Les membres blancs du casting ont ouvertement commenté les attributs physiques d’AD, la réduisant à un objet de désir. Ces commentaires ne portaient pas sur son attrait global, mais se concentraient uniquement sur ses traits physiques et sur la manière dont ils se distinguaient dans un environnement principalement blanc.
La mise en scène de la caméra contribue également à l’hypersexualisation d’AD. Les plans mettent l’accent sur son corps, en particulier ses courbes, avec des angles qui insistent sur ses fesses. Ce cadrage visuel délibéré renforce l’objectification des femmes noires et perpétue des narratifs nuisibles.
Melaine Ferdinand-King, une boursière diplômée de l’université Brown, explique que l’hypersexualisation des femmes noires est étroitement liée au misogynoir, une forme spécifique de discrimination visant les femmes noires à l’intersection de la race et du genre. Dès leur plus jeune âge, les filles noires sont soumises à des stéréotypes qui les présentent comme débauchées et dépourvues d’agence. Les représentations médiatiques perpétuent souvent ces narratifs nuisibles, réduisant les femmes noires à des objets de désir ou à des fantasmes exotiques.
Finalement, « Love Is Blind » dévoile la fausseté de sa propre prémisse selon laquelle « l’amour est aveugle ». Les émissions de téléréalité exploitent inévitablement les femmes, et les femmes noires, en particulier celles à la peau plus foncée, deviennent particulièrement vulnérables à l’objectification sexuelle. En choisissant de diffuser les expériences d’AD et en sélectionnant des séquences spécifiques, les producteurs de l’émission perpétuent involontairement l’objectification historique des corps des femmes noires.
Il est essentiel que nous reconnaissions et contestions ces représentations préjudiciables dans les médias. En le faisant, nous pouvons œuvrer vers une représentation plus inclusive et équitable de toutes les personnes, quelles que soient leur race ou leur genre.